Le Chevalier à moustache
Il était une fois un chevalier d’un goût et d’un raffinement infinis, qui consacrait sa vie entière à la défense du veuf et l‘orphelin. Son nom ? Le Chevalier à moustache ! Par une belle matinée printanière, le Maître des lieux se tient à la fenêtre, avec sur ses genoux « Chouchou », son gentil chihuahua. Après s’être lavé soigneusement au gant de soie, rasé de près avec son épée, coiffée en plaquant ses cheveux avec un gel spécial et pour finir, aspergé de parfum, il profite de l’intense lumière pour se tenir à la fenêtre et tailler finement sa jolie moustache tout en se faisant bronzer. Alors que le dernier coup de ciseaux vient d’être donné, le Chevalier à moustache entend tapoter à sa porte. Soudain, il entend une voix douce et très aiguë :
« Coucou ! Chevalier à moustache, Je sais que tu es là ! J’ai dans ma petite menotte, un message urgent destiné au Chevalier à moustache ! Réveilles-toi, si ce n’est déjà fait ! Ouvres de ce pas la porte, sinon, c’est la traditionnelle punition, le panpan-cucul ! ».
La porte s’ouvre instantanément :
« Oh que je suis vilain ! Je t’ai fait attendre si longtemps… Je n’ai pas ouvert la porte immédiatement. Aussi, beau soldat, je mérite ma punition ! »
« Non, non, Chevalier à moustache, tu as ouvert très rapidement ! J’ai des témoins… »
« Je ne veux pas le savoir ; ce qui est dit est dit : tu me dois un panpan-cucul ! ».
« Je ne puis aller contre tes ordres, tu le sais fort bien ! ». Sur ces mots, le soldat eentre dans la chambrette et prend un tabouret. Il s’assied, attrape le Chevalier à moustache fermement par les hanches, le place sans ménagement en travers de ses genoux, lui baisse sa jupette et son collant. La séance de panpan-cucul débute.
« Ouïe ! Pas trop fort, soldat ! Tu as les mains dotées d’une puissance, comment dirai-je, intéressante ! Mais dis-moi, sans arrêter la séance… que me veut-on ? ».
« Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu ! », lance le soldat, « j’ai oublié de te dire que le Chevalier noir, un grand type à cheval sur un étalon – j’ai vérifié, il porte bien son nom -, t’attend devant le château. Le ton peu enclin à un quelconque rapprochement et le vocabulaire employé par cet énergumène, ne laisse que peu de place au doute : il veut se battre contre toi ! »
« Ah, bah, bravo ! Je te préviens, je suis tout décoiffé, alors, patapof, je ne sors pas comme ça, hors de question ! Ouïe ! Moins fort, tout de même… De plus, je ne sais même pas quoi me mettre aux pieds pour ma rencontre avec le Chevalier noir… Lui, il est tojours bien mis, vraiment à tirer à quatre… mince, comment dit-on… Ah oui ! Il est tiré à « à quatre épingles ! ». Je disais donc que le Chevalier noir est toujours tiré à quatre épingles. Ecoutes donc : tout à l’heure, discrètement, j’ai regardé par la fenêtre et je l’ai vu : je ne sais pas où il l’a trouvé, mais son armure, franchement, hyper over beauty ! ».
« Bon, Chevalier à moustache, votre séance de panpan-cucul est terminé ! »
« Comment ça, terminé… déjà ? Soldat, dois-je te rappeler mon impardonnable et conséquent retard de tout à l’heure ? »
« Compris… Chevalier à moustache, c’est d’accord pour un petit supplément, mais après, tu me laisses partir ? »
« C’est promis, si tu es cette fois un peu plus vigoureux ! Zut ! Zut ! Et zut, quand même ! Regardes-moi tous ces muscles… les heures d’entraînement, les douches… allez, remues-toi le popotin… Ouïe ! Eh, pas si fort ! Je suis tout de même le Chevalier à moustache ! »
Dix minutes après..
« Bien, panpan-cucul est terminé. Soldat, n’oublies pas que je suis attendu par cet homme, là, en-bas, oui, celui qui en a une grosse, que dis-je, une énorme, qu’un jour j’aimerais essayer, oui, une vraiment belle épée… Prépares ma tenue, il faut vite l’enfiler ! »
Cinq minutes plus tard…
« Ah, te voilà enfin, soldat. Vite, passes-moi donc cet ensemble, oui le rose, celui tout en cuir, avec les franges. Dépêchons ! »
Dix minutes plus tard…
« Non mais, franchement, ce rose me sied au teint à merveille. La casquette cloutée à visière ? Impeccable ! Le blouson grand ouvert sur ma poitrine velue ? Provoquant ! Le pantalon moulant ? Il maintient parfaitement les muscles fessiers. Les bottes avec le bout pointu ? J’a-do-re ! Mais attends, je rêve ! Où sont passées les étiquettes des vêtements ? Tu crois peut-être que je vais me présenter comme ça, devant le Chevalier noir ? Imbécile, où sont les étiquettes ? »
« Comment ça, Chevalier à moustache, les étiquette avec le prix ? »
« Mon dieu, qu’il est bêta celui-ci ! Je parle de l’étiquette mentionnant le nom de la marque ! Non mais, d’où sors-tu, soldat ?»
« Mille excuses, Chevalier à moustache, mais ne voyant pas l’utilité de cet appendice en tissu, j’ai dû couper puis mettre au feu, chacune des étiquettes de votre garde-robe… »
Alors, là, c’est le pompon ! Bonjour le Provincial… Plus d’étiquette ! Me voilà tout énervé maintenant… Oh ! Que je suis contrarié ! Tu crois peut-être que je vais sortir dehors avec des vêtements sans étiquette ? Patapof ! Eh bien, je te punis sévèrement ; allez, hop, baisses ta jupette, soldat ! Chacun son tour ! Je te condamne à un sévère panpa-cucul ! ».
Un bon quart d’heure après, une fois la punition exécutée, le soldat remonte sa jupette :
« Chevalier à moustache, quelle vigueur ! Je ne vais pas pouvoir m’asseoir pendant plusieurs jours… A présent, quels sont tes ordres? »
« Cours prévenir le Chevalier noir de mon arrivée. Qu’il veuille être mignon et patienter encore une petite heure, je lui prépare une surprise… ».
Pendant presque 60 minutes, les habitants du château du Chevalier à moustache s’affairent. Ils courent dans tous les sens, montent, vissent, scient, collent, portent, installent, clouent et demeurent à l’écoute des ordres de notre héros qui mène le balai de main de maître. Devant le pont-levis, le Chevalier noir entend toute cette agitation. Il se demande quelle surprise lui réserve le Chevalier à moustache Soudain, le son des trompettes retentit pendant que, de toute la façade du château, s’illuminent de grands feux de Bengale et qu’une multitude de pétards explosent de partout. La grande porte du château s’ouvre et le pont-levis s’abaisse. Là, dans un grand nuage blanc, apparaît le Chevalier à moustache, dans sa majestueuse tenue en cuir rose. Il monte un magnifique étalon peint en rose des nasaux aux sabots, aux couleurs de son maître… Arrivé à un mètre de son terrible rival, le Chevalier à moustache stoppe sa monture.
« Ah, Chevalier noir, veuilles excuser ce léger retard ! Avoue que ma sortie en valait la peine, non ? Nous voilà donc face à face et non… fesse à fesse ! »
Le Chevalier noir, demeuré jusque-là impassible, s’étonne.
« Comment ça, fesse à fesse ? »
« Oh, ce n’est qu’un petit jeu de mots destiné à rompre la glace entre nous, parce que, de toi à moi, tu n’es pas très gai, à ce qu’il paraît… »
« Chevalier à moustache, tu parles comme une femme ! Montres-moi plutôt de quoi tu es capable ! ».
En lançant ces mots, le Chevalier noir saute à terre et brandit sa lourde épée menaçante.
« Comme tu y vas, grand fou ! Allons, je suis tout boudiné dans cet ensemble en cuir tout neuf ! J’ai voulu te plaire et voilà le résultat ; pas un compliment ! Rien ! Ah, on ne m’y reprendra pas. En attendant, je suis serré de partout ! Allez, viens donc m’aider à descendre de mon destrier ! ».
Décontenancé, le Chevalier noir plante son épée dans la terre, se colle contre le flanc droit du cheval rose et réceptionne délicatement le Chevalier à moustache dans ses gros bras musclés. Il s’apprête à le déposer sur le sol…
« Attends, ne me lâches pas de suite ! Est-il pressé, celui-là ! Allons, il faut profiter un peu de la vie ! Ah, vous êtes tous les mêmes, toujours pressés d’en finir ! Mais, que vois-je là, sous ton heaume ? Mon Dieu ! ».
Perdu devant cette situation inédite pour lui, le Chevalier noir ne sait quelle attitude adopter.
« Que vois-tu donc ? ».
« Aies confiance, grande brute ! Attends, je retire ton heaume…voilà qui est fait… Ouh ! C’est bien ce que je craignais… ton nez est recouvert d’énormes points noirs et de disgracieux petits poils ! Oups, et tes oreilles, c’est la forêt vierge ! Dis-moi, ça fait combien de temps que la sainte pince à épiler ne t’a pas rendu visite ? »
Tout penaud, le terrible Chevalier noir baisse la tête. Il verse une larme :
« Tu sais, je n’ai pas une vie facile… Je tiens toujours le rôle du méchant, sous prétexte que je suis grand et fort. On m’oblige à proférer des insultes qui me font rougir de honte dans mon casque. On voudrait que je me batte tout letemps, contre des Chevaliers qui ne m’ont rien fait et que je ne connais ni des lèvres, ni des dents. Et puis, ce noir, j’en ai marre, mais marre ! Et la cerise sur le château ? Chez moi, je ne suis entouré que de femmes… »
« Je sais, mon ami, c’est terrible… Regardes, je sors mon petit mouchoir bleu azur en dentelle avec mes initiales finement brodées. Voilà, j’essuie maintenant tes grosses larmes et tiens, je te l’offre. Cadeau. ».
Emu par tant de générosité et d’humanisme, le Chevalier noir embrasse spontanément le Chevalier à moustache sur le front.
« Allons, Chevalier noir, un peu de tenue, tout de même ! Nous ne sommes pas seuls, on pourrait nous voir… Allez, cachons-nous derrière ton gros cheval. Je vais commencer par les points noirs. Je te préviens, il se peut que je te pince fort pour les faire sortir. Sois un homme. je commence la séance d’épilation… »
Toujours dans les bras musclés du Chevalier noir, le Chevalier à moustache s’affaire. Il ne lui faut pas moins d’une heure pour faire place nette.
« Voilà qui est fait. Tu as un nez tout neuf et tu vas pouvoir enfin entendre ce que l’on te dit ! ».
« Chevalier à moustache, je ne sais comment te remercier… »
« Non, mais… attends : regardes dans quel état tu es ! De loin, tu fais illusion, mais de près, ouhlala ! Tu es tout poussiéreux ! ».
«Excuses-moi, Chevalier à moustache, tu sais, les chemins de la région ne sont pas très propres ! »
« Ne cherches pas à te disculper, vilain Chevalier noir ! Là, tu dépasses les bornes ! Les points noirs, les poils qui poussent n’importe où, je veux bien, mais là… Tu es sale ! Il suffit ! Déposes-moi vite à terre ! Et vous, les soldats là-bas, que l’on m’apporte un tabouret ! Chevalier noir, je te punis : tu vas avoir droit à panpan-culcul ! ».
De mémoire d’habitants du château, on n’avait jamais vu tel spectacle ; pendant que leurs étalons batifolent gaiement dans la prairie jouxtant le château, assis sur un solide tabouret en bois, le Chevalier à moustache inflige au Chevalier noir déculotté et allongé sur ses genoux, un sévère panpan-cucul dont il a le secret. Après cinq bonnes minutes de punition, le Chevalier noir se relève, en pleures, les fesses toute rouge et remonte son bas d’armure.
« Ouïe ! Ouïe ! Ouïe ! Tu n’y as pas été de mains mortes ! »
« ça t’apprendra à avoir une hygiène d’un autre temps, grand dégoûtant… Bien, tu étais venu me voir initialement pour quelle raison ? »
« N’en parlons plus, gentil Chevalier à moustache, c’est du passé, oublié. J’étais fol. Allons, je t’invite en mon château pour fêter dignement notre rencontre ! »
« Youpiiiii ! Prenons mon étalon, quand il en aura fini avec le tien ! Soyons fous ! Libérons-nous ! Otons nos armures de métal et de cuir et partons, nus comme deux vermisseaux, cheveux au vent et ventre à terre, vers ta demeure qui, peut-être, un jour, sera nôtre…
Et pour la première fois, on vit les gardes et les soldats, penchés au-dessus des créneaux, pleurer à chaudes larmes. Soudain, dans un bel ensemble, ils lancèrent leur précieux mouchoir rose par-dessus le mur du château, en guise de souhait de bonheur, avant de tomber dans les bras des uns et des autres. Alors, que le couple de cavaliers nus, à cheval sur la monture du Chevalier à moustache, va bientôt disparaître dans la forêt, le Chevalier noir sursaute :
« Gentil Chevalier à moustache, C’est terrible ! Il nous faut retourner de ce pas au château ! Dans l’exaltation, j’ai oublié ma grosse épée devant le pont-levis. Décidément, tu me fais perdre la tête ! ».
« Ce n’est pas grave, oublies-la et poursuivons notre route. Dans mon bel étui en cuir, j’en ai une autre dont je ne me sers pratiquement pas, si ce n’est pour les grandes occasions. Elle est plus dure, plus grosse et plus longue que la tienne. Eh bien, je te l’offre ! Elle est à toi ! ».
Emu aux larmes, le Chevalier noir se blotti contre son partenaire, l’enlace du bras droit, tout en passant sa main gauche sur la cuisse du Chevalier à moustache. Il susurre :
« Oh oui, elle est comme tu l’as décrite, en effet, bien plus large et beaucoup plus dure que la mienne… Dis-moi, la tienne ne te gêne pas, posée ainsi sur ta cuisse gauche ? ».
« Ah non, Chevalier noir, elle est sur la droite… ».
le Chevalier « le règlement, c’est le règlement »
Il était une fois le Chevalier « le règlement, c’est le règlement », fier chevalier qui vouait sa vie entière à la justice. Â l’âge de 22 ans, il obtient avec mention, "Très bien" son diplôme 7e niveau de Chevalerie française, spécialisation « Défense de la veuve et de l’orphelin ». Pour le récompenser, ces parents hésitent entre un bel arc et ses 10 flèches, ou un château. La Guerre sévissant depuis de longues années, il n’y a plus aucune arme disponible sur tout le territoire, à part au Marché noir... mais il ne viendrait pas à l'idée de notre héros d'agir ne serait-ce qu'une seconde, hors du cadre légal défini clairement dans le "Guide du Chevalier certifié". C’est ainsi que le Chevalier « le règlement, c’est le règlement » devient propriétaire de sa majestueuse demeure. Depuis 12 ans qu’il y habite, il ne s’accorde aucun moment de répit : il est toujours à l’affût du moindre délit répertorié dans le célèbre « Guide du Chevalier certifié », œuvre remarquable en tout point, qu’il conserve toujours à portée de la main.
Par un beau matin de mai, le Chef des gardes arrive épuisé, devant la chambre de son maître. Des deux poings, il se met à cogner de toutes ses forces sur la solide porte en bois :
« Chevalier le règlement, c’est le règlement, réveilles-toi ! Les Barbares viennent d’attaquer le bourg de Monsegu ! Ils massacrent tout ce qu’ils trouvent ! C’est horrible ! ».
A ces mots, le " Chevalier le règlement, c’est le règlement » se dresse d’un bond sur ses solides jambes en lançant son célèbre : « Monsegu, j’arrive ! ». Déjà paré de son armure qu'il porte en permanence, suivant ainsi scrupuleusement les recommandations du"Guide du Chevalier certifié", il saisit ses 4 épées favorites en tout point conformes aux règles définies dans le "Guide du Chevalier certifié", puis un large bouclier respectant les normes règlementaires et bien évidemment, l’indispensable outil du chevalier digne de ce nom, le « Guide du Chevalier certifié ».
Il ne lui faut pas plus d’une minute pour descendre dans la cour, grimper sur son blanc cheval en lançant son célèbre « mes épées ont soif du sang barbare ! » et partir au galop, destination Monsegu. Après avoir traversé une forêt dense, il arrive rapidement au bourg de Monsegu. Devant ses yeux effarés, le spectacle est terrible… les cadavres baignent dans leur sang, les chaumières sont en feu, pendant que les Barbares poursuivent leur œuvre funeste de destruction. Le Chevalier « le règlement, c’est le règlement » pénètre dans la cour de la première grande ferme, à l’entrée du bourg. Soudain, les cris sauvages et de douleur, cessent instantanément. La cinquantaine de Barbares sanguinaires présents dans la cour de ferme, le reconnaissent immédiatement. Leur Chef sait pertinemment que lui et les siens n’ont aucune chance de remporter un combat contre le Chevalier « le règlement, c’est le règlement ». Prudemment, il jette son épée, sa massue et son trident à terre, imité bientôt par l’ensemble de ses guerriers. D’un geste, le Chevalier « le règlement, c’est le règlement » les fait s’aligner contre un grand mur. Du haut de son cheval, il les passe lentement en revue, un par un, en les toisant sévèrement. La horde sauvage est terrifiée. Notre héros les dévisage de la tête aux pieds, en coupant de ci, de là, un bras, une tête, une jambe, au gré de son humeur :
« Maudits Barbares, vous faites moins les malins maintenant, ahahah ! J’aime rire… Heureusement pour vous, je n’ai que 10 minutes à vous consacrer, comme le prévoit le « Guide du Chevalier certifié », dont je vous recommande chaudement la lecture… Bon, ne bougez pas, ou il vous en cuira ! Voyons voir plutôt ces deux rescapés… ».
Il s’approche des deux seuls survivants du massacre, une jeune femme et de son enfant, tout deux tremblant de peur :
« Je suppose que maintenant, tu es veuve et le marmot ici présent orphelin de père ? ».
« Oui, Chevalier « le règlement, c’est exact… quel malheur… »
« Allons, femme, reprends-toi ! Cesses ces minauderies et ces tremblements ridicules ! »
« J’essaie, mais ce n’est pas facile, gentil chevalier, ces vilains ont arraché mon gilet… Au fait, pendant que j’y pense, pour le dédommagement et la pension, comment ça se passe ? »
« Eh bien, tu ne perds pas de temps ! Tu reprends même un peu vite le dessus, c’est louche… Comme le prévoit le « Guide du Chevalier certifié », que tu connais certainement, n’oublies pas que théoriquement, tu ne perçois de l’argent qu’après ton veuvage qui doit durer au minimum 15 ans… Bien ! Ceci étant dit, procédons par ordre, avec méthode… Où se trouve ton mari ? »
« C’est ce bon à rien, là-bas, allongé sur le ventre, qui baigne dans le sang... »
Le Chevalier « le règlement c’est le règlement », comme il est stipulé dans le « Guide du Chevalier certifié », met un pied à terre, le droit, et s’en va constater le décès du supposé mari. Notre héros désigne un cadavre de la pointe de son épée. La veuve lance :
« Non, Chevalier « le règlement c’est le règlement », c’est celui d’à côté, non, plus à gauche, oui, voilà, celui à qui le Chef des Barbares en personne, a tranché la tête ! ». Le Chevalier « le règlement c’est le règlement » jette alors un œil réprobateur au Chef des Barbares et mime de lui tirer l’oreille. Honteux, le Chef baisse la tête. Puis, par conscience chevaleresque, le Chevalier « le règlement c’est le règlement » retourne le cadavre décapité et colle son oreille sur la cage thoracique. Enfin, il se relève ;
« En effet, votre mari ne respire plus, ce qui, selon l’article 402 alinéa 25 du « Guide du Chevalier certifié » - dont je vous conseille une lecture attentive et exhaustive -, laisse à penser qu’il est décédé. En conséquence, madame, veuillez me présenter votre parchemin d’identité ainsi que ceux de votre défunt mari et de votre progéniture ».
« Mais, c’est impossible, Chevalier « le règlement c’est le règlement » ! Tout a brûlé ici, nos parchemins avec ! »
« Comme tu y vas, femme ! Quel est ce prétexte fallacieux destiné à esquiver ma requête et mépriser ainsi notre saint « Guide du Chevalier certifié » ? Serais-tu dans l’incapacité de prouver ton identité et celle des tiens ? »
« Mais enfin, Chevalier « le règlement c’est le règlement », sois raisonnable et regardes autour de toi ! Comment veux-tu… »
« Comment, femme ? De la rebellion ? Tu oses demander au Chevalier « le règlement c’est le règlement » d’être raisonnable ? Ton compte est bon. Je note immédiatement « insulte envers chevalier, refus de présentation de parchemins d’identité… ». Comme il est stipulé dans le « Guide du Chevalier certifié », pages 14, 85, 86 et 401, tu ne peux en aucun cas être officiellement reconnue comme étant veuve. Il en va de même pour ton fils qui ne saurait prétendre au statut d’orphelin. Pour résumer, vous n’êtes pas reconnu en tant que victimes par le « Guide du Chevalier certifié. En conclusion, tu m’as fait perdre un temps précieux, au détriment de vrais veuves et orphelins… »
Sur ce, le Chevalier « le règlement c’est le règlement » tourne les talons et remonte sur son cheval. La femme n’en croit pas ses oreilles :
« Je t’en supplie, Chevalier « le règlement c’est le règlement » ! Tu ne vas tout de même pas nous laisser de nouveau dans les mains de ces Barbares sanguinaires, tout ça à cause d’un simple bouquin ? Ce serait un crime ! »
« Silence, femme, tu aggraves ton cas ! Tu es hors-la-loi, ne l’oublies pas ! De plus, tu blasphèmes ! Tu ne dois la vie qu’à mon indulgence… »
Il s’approche des 50 Barbares apeurés, toujours alignés contre le mur. Aucun d’eux ne comprend le sens de la scène qui se déroule devant leurs yeux hagards. D’un large signe de la main, notre héros ordonne au Chef barbare de s’approcher. Vêtue d’une peau de bête, ce dernier s’exécute et vient se placer silencieusement, tête levée, à genou et les bras en croix, devant le Chevalier « le règlement, c’est le règlement ».
« Monsieur le Chef des Barbares, comme le stipule le « Guide du Chevalier certifié » - dont je n’aurai de cesse de vous recommander la saine lecture -, et devant l’inqualifiable comportement de cette femme et de son marmot qui, malgré son bas âge, n’en porte pas moins une lourde responsabilité dans cette affaire, eh bien, Monsieur le Chef des Barbares, je les confie à vos bons soins… vous pouvez en faire ce que vous voulez ! Moi, je m’en lave les mains. Personnellement, je ne défend exclusivement, que la veuve et l’orphelin… Encore faut-il qu’ils soient en mesure de le prouver ! Ah, Chef, il y a tant d’abus de toute sorte dans notre pays… chez vous, c’est pareil ? »
Ne comprenant pas un mot de ce langage étranger, le Chef des Barbares, dans le doute, acquiesce de la tête.
« Je constate que nous sommes les victimes, vous comme nous, de cette race de gens peu scrupuleux, qui ne respectent pas la loi, pire, qui la bafouent ! Aussi, il est juste que cette femme et son criminel de marmot soient punis sévèrement pour qu’ils s’en souviennent longtemps et que ça leur serve de leçon ! Messieurs les Barbares, je vous les laisse, ils sont à vous ! ».
Passées quelques secondes d’étonnement – le Barbare est inculte, il ne parle que le barbaresque -, les terribles guerriers reprennent leurs esprits et leurs armes en voyant avec grand étonnement et soulagement, le Chevalier « le règlement, c’est le règlement » s’éloigner. Aussitôt la silhouette de notre héros disparue, la horde de Barbares se rue sur la pauvre femme et son enfant qui bientôt sont transformés en charpie. Dans la ferme voisine, on entend alors une grosse voix hurler : « Comment ça, vous n’avez pas vos parchemins d’identité ? ».
1. moncler jacken le 25-01-2011 à 07:07:32 (site)
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Le Chevalier Malantouret
Il était une fois, un chevalier valeureux et très courageux. Son nom ? Le Chevalier Malantouret. Un soir, alors qu’il dort profondément, on frappe à sa porte :
« Chevalier Malantouret;! Chevalier Malantouret;! Réveillez-vous ! L’ignoble Chevalier noir se tient devant la porte du château ! Il vous a injurié copieusement ! Si j’étais vous…». A ces mots, le Chevalier Malantouret se lève et s’en va ouvrir prestement la porte :
« Comment oses-tu… Tiens, je ne te connais point… qui es-tu donc ? »
« Je suis le nouveau Chef des gardes, preux chevalier ! »
« Bien, bien…: Alors, le Chevalier noir ose me déranger un dimanche, alors que le soleil n’est pas encore à son zénith ? J’en ai déjà occis pour moins que ça… Allons, le destin est scellé, les dés jetés ! ».
« Ah bon ? Où ça ? »
« Comment ça, où ça ? »
« Ben oui, les dés sont jetés, mais où ? Moi, je n’ai rien vu, rien remarqué… »
« Oh ! Que tu es drôle ! Alors, comme ça, tu veux jouer au plus malin avec moi ? Tiens, j’ai une idée : tu iras chercher les dés en prison. En cinq années passées dans ton minuscule cachot, tu auras bien l’occasion de tomber dessus en te promenant ! En attendant, dis à mes serviteurs de me rejoindre sur le champ ! »
« Le champ… celui situé derrière le château ? »
« Mais c’est un festival ! Pour te féliciter de ce bel esprit qui honore ta famille, je vais t’offrir 2 années supplémentaires, ce qui te fait à présent 7 ans !»
« Chevalier Malantouret, sans vouloir vous contrarier j’ai dépassé les 7 ans depuis longtemps ! Même si je fais encore très jeune, j’en conviens, je suis tout de même dans ma trentième année ! Alors, je crois qu’il y a comme une erreur, non ? ».
« C’est exact, je confirme ; il y a bien une erreur, et cette erreur… c’est toi, bougre d’âne ! Allons, il suffit, maintenant ! Je corrige et j’arrondis à 10 ans, période pendant laquelle tu auras tout le loisir de réfléchir à tout ça ».
« Sauf votre respect, Chevalier, je n’arriverai jamais à réfléchir pendant 10 ans ».
« Et 120 mois, ça te va ? ».
« Voilà qui me convient mieux ! Merci Chevalier Malantouret ! C’est ma femme qui va être contente ! ».
« Je la comprends, mais… attends… chut ! Fais silence… Dis-moi, Chef des gardes, n’entends-tu rien ? Quels sont ces cris horribles ? »
« Mon Dieu, j’ai oublié le Chevalier noir dans la cour ! Ah, il ne doit pas être content du tout ! »
« Comment ça, le Chevalier noir est dans la cour du château ? »
« Oh, vous savez, quand il est arrivé, il n’était pas du tout, mais pas du tout à l’intérieur du château ! Il se trouvait tout entier à l’extérieur, devant le pont-levis ! Je le sais, j’y étais ! C’est après, quand il a commencé à pleuvoir des cordes… Allez, vous m’êtes sympathique, je vous explique. Sachant la tendance des armures d’aujourd’hui à rouiller rapidement, j’ai fait rentré le Chevalier noir pour qu’il soit à l’abri… Heureusement que j’ai insisté, sinon, il restait dehors ! Eh bien, vous n’allez pas me croire ! Quand il est passé devant moi, je l’ai bien remarqué : son armure commençait déjà à être piquée par endroit ! Voyez que j’ai bien fait de lui offrir l’hospitalité… »
« Chef des gardes, sais-tu vraiment qui est le Chevalier noir ? »
« Ah, Chevalier Malantouret, vous n’êtes pas bien réveillé ! Vous ne suivez pas l’histoire, si je puis me permettre ! Allons, bien sûr que je connais le Chevalier noir, puisque c’est grâce à moi qu’il est entré dans le château ! Pour tout vous dire, en passant, j’ai même pris l’initiative de glisser une petite goutte d’huile sur les articulations métalliques de ses cubitières, gantelets, spalières et cuissards, qui commençaient à grincer…J’espère que j’ai bien fait ? En tout cas, je peux vous dire que le Chevalier noir n’a pas été souvent reçu comme ça ! Il m’a même dit avec sa grosse voix :
« Je n’ai jamais vu ça !».
Le Chevalier Malantouret demeure pantois :
« Moi non plus, je n’ai jamais vu ça ! Tu es un Maître dans ta spécialité ! N’arrêtes-tu donc jamais ? Et ces hurlements, Je suppose que ce sont mes gens qui se font massacrer par le Chevalier noir ? »
« Nenni, Chevalier Malantouret, pas uniquement par le Chevalier noir ! A sa demande, j’ai fait rentrer également dans le château, ses 200 petits frères armés jusqu’aux dents. Entre nous, je n’ai fait aucune réflexion, mais je suis persuadé qu’ils n’étaient pas tous frères du Chevalier noir, la preuve ; j’ai compté au moins deux Sarrasins. Peut-être plus, mais je ne sais compter que jusqu’à « deux ».
« Fais silence…. Ecoutes… des hommes montent l’escalier qui mène ici, en s’exprimant dans une langue qui m’est inconnue… «
« Ils parlent le sarrazin, évidemment, puisque ce sont des Sarrazins ! Décidément, Chevalier Malantouret, vous éprouvez les pires difficultés à suivre une conversation normale ! Je répète, ce sont des Sa-rra-sins! »
« Je les entends monter, ils approches ! Chef des gardes, avant que nous ne trépassions, pour devenir l’être d’exception que j’ai sous les yeux, avoues-le... tu as un secret ? »
« Pas du tout, Chevalier, ou alors un tout petit minuscule… »
« Je t’écoute… »
« Eh bien, je ne suis pas vraiment Chef des gardes, même… pas du tout ! Elle est bonne celle-là, hein ? Moi, je suis boucher. J’ai débuté dans la menuiserie, mais dès mon premier jour de travail, par inadvertance, j’ai scié ma main droite… Ensuite, je suis devenu archer. Malheureusement, ça n’a pas duré longtemps. Puis, j’ai été attiré un moment par la charcuterie, mais je ne supportais pas les odeurs, particulière ment celle des tripes. Il faut dire que on a de plus en plus de mal à en trouver de la bonne, de l’artisanale. Non, maintenant, c’est du vite fait… Moi, je vous le dis, ce n’est pas bon pour le petit commerce, vous pouvez me croire ! Sans parler de toutes les charges, je ne sais pas si vous me comprenez… En tout cas, c’était mieux avant ! Moi, j’ai mon étale au pied du donjon. Si vous passez par là, à l’occasion, venez me rendre visite ! Je vous présenterai ma femme ! »
« Mais, pourquoi moi ? Pourquoi ?»
« Mon frère est le vrai Chef des gardes. Il est à la chasse ce matin. Il m’a demandé de le remplacer, ni vu, ni connu ! »
« Pourquoi t’a-t-il choisi, toi ! »
« Parce que, ce n’est pas pour me vanter, mais de toute ma famille, c’est moi le plus intellig… arghhhhhhhhhhhh »
Commentaires
1. moncler jacken le 25-01-2011 à 07:05:30 (site)
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