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Au rendez-vous des Poètes

posté le 10-07-2008 à 15:52:29

Corps à corps

C’est moi qui commande, silence !

Je veux n’en voir qu’une, la mienne

Sinon tombera la sentence

Je peux me perdre pour la peine

 

Si tu m’embêtes, je me tire,

Si tu m’ennuies, je me pends

me tourne sept fois pour réfléchir

Quoi ? Un bouche à bouche ? ça détend.…

Tu me caches ou… tu triches !

Retire ton doigt, tu te trompes…

Mets-moi plutôt un bandeau, chiche ?

C’est louche, mais je suis une bombe !

 

je pianote, je tricote

et je m’étends comme une marmotte

tu me grignotes, m’asticote

tu me prends pour une biscotte

 

mon pavillon tremble et s’agite

c’est le marteau contre l’enclume

Tu me tires, je m’étire, te quitte,

De cette feuille, serais-je un peu dur ?

 

Ah ! Voici mon tour, je le sens

Avec un pied, je me moque

De tous ces dons, de tous ces sens

Si je suis « out », tu me colles « knock »

 

je me tourne et tu te retournes

je te supporte la journée

et tu me prends si je séjourne

allongé au milieu des blés

 

quand tu es content, tu me tapes

si tu cours, tu me mets à terre

tu me tortures quand tu dérapes

et tu t’envoles quand je manque d’ « r »

 

on me prend souvent pour un saint

bien placé avec Père et Fils

Je ne suis pas sur scène, pas faim !

Et si tu en manques, c’est… fini !

 

Pèle-moi, je suis d’artichaut !

Je rougis quand je suis ton atout

J’ai de la veine et le sang chaud

J’arrête de me battre ? Je stoppe tout ?

 


 
 
posté le 10-07-2008 à 15:50:07

Paresse, paress, par, p...

Paresse ? Mais, ce n’est pas un maux !

Si tu trouves une douce prêtresse

Ce fléau tu trouveras beau

Si paresse rime avec caresse

 

De la paresse je prends ma part

Travailler, quelle foutaise !

Je dors aux anges, je fais du lard

Quel fainéant ? J’en suis fort aise !

 

Paresse, pour essentiel

Qui ne la vit, trop vite en meurt

Paresse, voir en bleu le ciel

tenter d’étreindre le bonheur

 

Regarde ! C’est le coucou qui passe

Secondes et minutes s’égrainent

Pour ceux qui renoncent puis trépassent

Bien loin, au-delà de la peine

 

Ensemble, chantons la paresse

l’ivre honneur du ne rien faire

On a tout le temps, rien ne presse

Un œil fermé et l’autre ouvert…

 

Ouf ! Voici la fin du poème

Il faut maintenant se reposer

Retrouver son âme de bohême

Enfin les armes déposer

 

La paresse, paress, pares, pare, par, pa, p…

 


 
 
posté le 10-07-2008 à 15:48:19

En dépit du bon sens

En dépit du bon sens

 

Pourquoi donc ces cinq sens ?

De quelle divine essence

Sommes-nous, si on y pense,

dotés dès la naissance ?

 

je suis un touche à tout

j’attrape même les mouches

je les mouche et les touche

je les mets sous la douche

 

eh, non ! Ne me touche pas

je n’aime pas, c’est mon droit

même pas du bout du doigt

n’y songe plus, va par là

 

c’est pas vu, gaffe mineure

dans chagrin je me noie

c’est bien vu, en majeur

le regard patte d’oie

 

je ne vois jamais rien

alors dites, à quoi bon

je m’en passerai bien

recevoir un savon…

 

j’entends bien le garder

il en va du bon sens

l’ouïe peut bien s’amuser

Louise mène la danse

 

celui-là pire sourd

qui ne veux pas entendre

il est donc un peu court

sans esprit, qu’on le pende !

 

quelle odeur, quelle finesse !

suis en vrac, je frétille

qui m’enlève tout mon stress

j’en veux cent, j’en veux mille !

 

je n’peux pas le sentir

il m’énerve, me hérisse

qu’on me pique, sans mentir

de l’odeur tressaillir

 

c’est goûtu, j’suis vaincu

ce serait bien dommage

de me tuer, convaincu

juste avant le fromage

 

viens ici, j’te cuisine !

j’en ai marre, tu m’bassines

quel manque de goût

je m’en moque, j’mets les bouts

 


 
 
posté le 10-07-2008 à 15:47:00

Si j'étais...

Si j’étais…

 

 

 

Si j’étais une lettre…

Je voudrais sans cesse qu’on me sonne

Que je vois « il », que je vois « elle »

Le verbe haut ? Qu’on me le donne !

Pour écrire le plus beau poème…

 

Si j’étais l’eau…

je serais joueuse et cinglante

incompressible et rebelle

puis, je me ferais douce, dormante,

pour couler dans la gorge d’une belle…

 

Si j’étais un arbre…

je ne serais pas le bouleau !

pour qu’on me transforme en papier

écrasé sous le poids des mots

Quel destin ! Encré, déchiré !

 

Si j’étais un mammifère…

Je ne serais pas une baleine !

Si je grossis de quelques grammes

C’est mon corps qui me met en peine

Alors, une baleine ! Quel drame !

 

Si j’étais un Homme politique…

Je n’ferais pas de politique

Ma seule langue serait celle de bois

pour mes beaux discours en reliques

Je n’m’intéresserais qu’à Moi

 

Si j’étais nous…

Sûr ! Je resterais debout !

Avec les bruns, blonds, châtains et roux

Pour ne point tomber sous un joug

Personne pour me mettre à genoux

 

si j’étais toi…

je sentirais poindre un sourire

Anguille sous roche ? Tout de même pas !

Pourtant, je prends ta place… pour lire !

Et te laisser finir cette page !

 

si j’étais moi…

je serais peut-être schizophrène !

Je m’observerais dans la glace

pour leur montrer que toute ma haine,

je leur réserve comme une menace !

 

si j’étais Dieu…

je n’aimerais pas être immortel

en Académie ou au ciel !

Jamais voir le bout du tunnel

Perpétuité au goût de miel…

 

Si j’étais croyant…

J’avoue que ça m’arrangerait bien !

Toucher sa part d’éternité,

Après la mort, ce n’est pas rien !

C’est tentant… mais l’intégrité ?

 

Si j’étais la Fin…

A personne je n’en dirais mot !

Tout arrêter ? Tu m’as bien vu ?

Met un point final à tes maux,

ou je reprends dès le début…

 


 
 
posté le 10-07-2008 à 15:45:31

Tombé sur un os...

Tombé sur un os…

 

 

Transparent ! Il m’a dit que j’étais transparent !

Ce matin, je me lève et tombe sur qui ?

Mes voisins ! Ils sont trois enfants plus les parents

Aucune éducation ! Ils se croient tout permis !

 

Le père, très maigre, a une tête de déterré

Pour vous dire, on lui voit pratiquement chaque os !

Le reste de la santa familia ? A pleurer…

De rire ! Même apparence, identiques jusqu’aux bosses !

 

Donc, ce matin, ils s’assoient de concert, chez eux,

Enfin, juste devant, alignés en rang d’oignons.

C’est vrai, nous bénéficions d’une vue comme pas deux.

De juin à mai, du silence nous profitons.

 

« Ben dites-moi, voisin, vous êtes vraiment transparent ! »

« Bonjour, mon cher voisin ! Je suis discret, nuance…

Il est vrai que personne ne me parle, et pourtant…

J’adore discuter littérature, peinture, danse ! »

 

« Je ne voulais pas vous offenser ! Désolé…

Mais quand votre famille, vos amis, vous visitent,

Pourquoi ce lourd silence, ces visages accablés ?

On dirait les gardiens de quelque histoire maudite… »

 

« Vous n’avez pas tort, nous ne sommes pas loquaces !

D’où cette soi-disant « transparence »… mais, et vous, hein ?

Pourquoi rester toujours carcasse contre carcasse,

Lézarder en silence, toute la journée, sereins ? »

 

« Cher voisin, vous semblez l’oublier ; chaque matin,

Depuis neuf années, nous tenons les mêmes propos !

Moi, j’attends mon dossier pour ce soir ou demain

Après, ça va être le Paradis ! Soleil, eau… »

 

Je sais, je sais… mais je suis un contemplatif…

Depuis ma maladie, plus rien ne m’intéresse.

La vie, la mort, sur tout, je reste dubitatif…

Maintenant que j’ai l’éternité, rien ne presse…

 

« Il faut absolument que vous réagissiez

Regardez-nous, accident d’avion ! Notre karma…

Et pour aller chez Saint Pierre, ce sera… à pied !

Nous ne serons pas ponctuels, mais il attendra…

 

Mais… Mais ! Votre silhouette se dessine de nouveau !

Vous reprenez goût à… comment poser des mots ?

Aujourd’hui deux novembre, c’est notre fête ! Bravo !

Que faire… Jouons ! Aux osselets ? Nous aurions bon dos… »

 


 
 
 

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