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Titre du blog : Au rendez-vous des Poètes
Auteur : aaah
Date de création : 10-07-2008
 
posté le 03-09-2009 à 22:53:58

3e Opus de la série 'Les Chevaliers certifiés". Ce mois-ci, le Chevalier à moustache !

Le Chevalier à moustache

 

Il était une fois un chevalier d’un goût et d’un raffinement infinis, qui consacrait sa vie entière à la défense du veuf et l‘orphelin. Son nom ? Le Chevalier à moustache ! Par une belle matinée printanière, le Maître des lieux se tient à la fenêtre, avec sur ses genoux « Chouchou », son gentil chihuahua. Après s’être lavé soigneusement au gant de soie, rasé de près avec son épée, coiffée en plaquant ses cheveux avec un gel spécial et pour finir, aspergé de parfum, il  profite de l’intense lumière pour se tenir à la fenêtre et tailler finement sa jolie moustache tout en se faisant bronzer. Alors que le dernier coup de ciseaux vient d’être donné, le Chevalier à moustache entend tapoter à sa porte. Soudain, il entend une voix douce et très aiguë :

« Coucou ! Chevalier à moustache, Je sais que tu es là ! J’ai dans ma petite menotte, un message urgent destiné au Chevalier à moustache ! Réveilles-toi, si ce n’est déjà fait ! Ouvres de ce pas la porte, sinon, c’est la traditionnelle punition, le panpan-cucul ! ».

La porte s’ouvre instantanément :

« Oh que je suis vilain ! Je t’ai fait attendre si longtemps… Je n’ai pas ouvert la porte immédiatement. Aussi, beau soldat, je mérite ma punition ! »

« Non, non, Chevalier à moustache, tu as ouvert très rapidement ! J’ai des témoins… »

« Je ne veux pas le savoir ; ce qui est dit est dit : tu me dois un panpan-cucul ! ».

« Je ne puis aller contre tes ordres, tu le sais fort bien ! ». Sur ces mots, le soldat eentre dans la chambrette et prend un tabouret. Il s’assied, attrape le Chevalier à moustache fermement par les hanches, le place sans ménagement en travers de ses genoux, lui baisse sa jupette et son collant. La séance de panpan-cucul débute.

« Ouïe ! Pas trop fort, soldat ! Tu as les mains dotées d’une puissance, comment dirai-je, intéressante ! Mais dis-moi, sans arrêter la séance… que me veut-on ? ».

« Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu ! », lance le soldat, « j’ai oublié de te dire que le Chevalier noir, un grand type à cheval sur un étalon – j’ai vérifié, il porte bien son nom -, t’attend devant le château. Le ton peu enclin à un quelconque rapprochement et le vocabulaire employé par cet énergumène, ne laisse que peu de place au doute : il veut se battre contre toi ! »

« Ah, bah, bravo ! Je te préviens, je suis tout décoiffé, alors, patapof, je ne sors pas comme ça, hors de question !  Ouïe ! Moins fort, tout de même… De plus, je ne sais même pas quoi me mettre aux pieds pour ma rencontre avec le Chevalier noir… Lui, il est tojours bien mis, vraiment à tirer à quatre… mince, comment dit-on… Ah oui ! Il est tiré à «  à quatre épingles ! ». Je disais donc que le Chevalier noir est toujours tiré à quatre épingles. Ecoutes donc : tout à l’heure, discrètement, j’ai regardé par la fenêtre et je l’ai vu : je ne sais pas où il l’a trouvé, mais son armure, franchement, hyper over beauty ! ».

« Bon, Chevalier à moustache, votre séance de panpan-cucul est terminé ! »

« Comment ça, terminé… déjà ? Soldat, dois-je te rappeler mon impardonnable et conséquent retard de tout à l’heure ? »

« Compris… Chevalier à moustache, c’est d’accord pour un petit supplément, mais après, tu me laisses partir ? »

« C’est promis, si tu es cette fois un peu plus vigoureux ! Zut ! Zut ! Et zut, quand même ! Regardes-moi tous ces muscles… les heures d’entraînement, les douches… allez, remues-toi le popotin… Ouïe ! Eh, pas si fort ! Je suis tout de même le Chevalier à moustache ! »

Dix minutes après..
« Bien, panpan-cucul est terminé. Soldat, n’oublies pas que je suis attendu par cet homme, là, en-bas, oui, celui qui en a une grosse, que dis-je, une énorme, qu’un jour j’aimerais essayer, oui, une vraiment belle épée… Prépares ma tenue, il faut vite l’enfiler ! »

Cinq minutes plus tard…
« Ah, te voilà enfin, soldat. Vite, passes-moi donc cet ensemble, oui le rose, celui tout en cuir, avec les franges. Dépêchons ! »

Dix minutes plus tard…

« Non mais, franchement, ce rose me sied au teint à merveille. La casquette cloutée à visière ? Impeccable ! Le blouson grand ouvert sur ma poitrine velue ? Provoquant ! Le pantalon moulant ? Il maintient parfaitement les muscles fessiers. Les bottes avec le bout pointu ? J’a-do-re ! Mais attends, je rêve ! Où sont passées les étiquettes des vêtements ? Tu crois peut-être que je vais me présenter comme ça, devant le Chevalier noir ? Imbécile, où sont les étiquettes ? »

« Comment ça, Chevalier à moustache, les étiquette avec le prix ? »

« Mon dieu, qu’il est bêta celui-ci ! Je parle de l’étiquette mentionnant le nom de la marque ! Non mais, d’où sors-tu, soldat ?»

« Mille excuses, Chevalier à moustache, mais ne voyant pas l’utilité de cet appendice en tissu, j’ai dû couper puis mettre au feu, chacune des étiquettes de votre garde-robe… »

Alors, là, c’est le pompon ! Bonjour le Provincial…  Plus d’étiquette ! Me voilà tout énervé maintenant… Oh ! Que je suis contrarié ! Tu crois peut-être que je vais sortir dehors avec des vêtements sans étiquette ? Patapof ! Eh bien, je te punis sévèrement ; allez, hop, baisses ta jupette, soldat ! Chacun son tour ! Je te condamne à un sévère panpa-cucul ! ».

Un bon quart d’heure après, une fois la  punition exécutée, le soldat remonte sa jupette :

« Chevalier à moustache, quelle vigueur ! Je ne vais pas pouvoir m’asseoir pendant plusieurs jours… A présent, quels sont tes ordres? »

« Cours prévenir le Chevalier noir de mon arrivée. Qu’il veuille être mignon et patienter encore une petite heure, je lui prépare une surprise… ».
Pendant presque 60 minutes, les habitants du château du Chevalier à moustache s’affairent. Ils courent dans tous les sens, montent, vissent, scient, collent, portent, installent, clouent et demeurent à l’écoute des ordres de notre héros qui mène le balai de main de maître. Devant le pont-levis, le Chevalier noir entend toute cette agitation. Il se demande quelle surprise lui réserve le Chevalier à moustache Soudain, le son des trompettes retentit pendant que, de toute la façade du château, s’illuminent de grands feux de Bengale et qu’une multitude de pétards explosent de partout. La grande porte du château s’ouvre et le pont-levis s’abaisse. Là, dans un grand nuage blanc, apparaît le Chevalier à moustache, dans sa majestueuse tenue en cuir rose. Il monte un magnifique étalon peint en rose des nasaux aux sabots, aux couleurs de son maître… Arrivé à un mètre de son terrible rival, le Chevalier à moustache stoppe sa monture.

« Ah, Chevalier noir, veuilles excuser ce léger retard ! Avoue que ma sortie en valait la peine, non ? Nous voilà donc face à face et non… fesse à fesse ! »

Le Chevalier noir, demeuré jusque-là impassible, s’étonne.

« Comment ça, fesse à fesse ? »

« Oh, ce n’est qu’un petit jeu de mots destiné à rompre la glace entre nous, parce que, de toi à moi, tu n’es pas très gai, à ce qu’il paraît… »

« Chevalier à moustache, tu parles comme une femme ! Montres-moi plutôt de quoi tu es capable ! ».
En lançant ces mots, le Chevalier noir saute à terre et brandit sa lourde épée menaçante.
« Comme tu y vas, grand fou ! Allons, je suis tout boudiné dans cet ensemble en cuir tout neuf ! J’ai voulu te plaire et voilà le résultat ; pas un compliment ! Rien ! Ah, on ne m’y reprendra pas. En attendant, je suis serré de partout ! Allez, viens donc m’aider à descendre de mon destrier ! ».

Décontenancé, le Chevalier noir plante son épée dans la terre, se colle contre le flanc droit du cheval rose et réceptionne délicatement le Chevalier à moustache dans ses gros bras musclés. Il s’apprête à le déposer sur le sol…

« Attends, ne me lâches pas de suite ! Est-il pressé, celui-là ! Allons, il faut profiter un peu de la vie ! Ah, vous êtes tous les mêmes, toujours pressés d’en finir ! Mais, que vois-je là, sous ton heaume ? Mon Dieu ! ».

Perdu devant cette situation inédite pour lui, le Chevalier noir ne sait quelle attitude adopter.

« Que vois-tu donc ? ».

« Aies confiance, grande brute ! Attends, je retire ton heaume…voilà qui est fait… Ouh ! C’est bien ce que je craignais… ton nez est recouvert d’énormes points noirs et de disgracieux petits poils ! Oups, et tes oreilles, c’est la forêt vierge ! Dis-moi, ça fait combien de temps que la sainte pince à épiler  ne t’a pas rendu visite ? »

Tout penaud, le terrible Chevalier noir baisse la tête. Il verse une larme :

« Tu sais, je n’ai pas une vie facile… Je tiens toujours le rôle du méchant, sous prétexte que je suis grand et fort. On m’oblige à proférer des insultes qui me font rougir de honte dans  mon casque. On voudrait que je me batte tout letemps, contre des Chevaliers qui ne m’ont rien fait et que je ne connais ni des lèvres, ni des dents. Et puis, ce noir, j’en ai marre, mais marre ! Et la cerise sur le château ? Chez moi, je ne suis entouré que de femmes… »

« Je sais, mon ami, c’est terrible… Regardes, je sors mon petit mouchoir bleu azur en dentelle avec mes initiales finement brodées. Voilà, j’essuie maintenant tes grosses larmes et tiens, je te l’offre. Cadeau. ».

Emu par tant de générosité et d’humanisme, le Chevalier noir embrasse spontanément le Chevalier à moustache sur le front.

« Allons, Chevalier noir, un peu de tenue, tout de même ! Nous ne sommes pas seuls, on pourrait nous voir… Allez, cachons-nous derrière ton gros cheval. Je vais commencer par les points noirs. Je te préviens, il se peut que je te pince fort pour les faire sortir. Sois un homme. je commence la séance d’épilation… »

Toujours dans les bras musclés du Chevalier noir, le Chevalier  à moustache s’affaire. Il ne lui faut pas moins d’une heure pour faire place nette.

« Voilà qui est fait. Tu as un nez tout neuf et tu vas pouvoir enfin entendre ce que l’on te dit ! ».
« Chevalier  à moustache, je ne sais comment te remercier… »

« Non, mais… attends : regardes dans quel état tu es ! De loin, tu fais illusion, mais de près, ouhlala ! Tu es tout poussiéreux ! ».

«Excuses-moi, Chevalier  à moustache, tu sais, les chemins de la région ne sont pas très propres ! »

« Ne cherches pas à te disculper, vilain Chevalier noir ! Là, tu dépasses les bornes ! Les points noirs, les poils qui poussent n’importe où, je veux bien, mais là… Tu es sale ! Il suffit ! Déposes-moi vite à terre ! Et vous, les soldats là-bas, que l’on m’apporte un tabouret ! Chevalier noir, je te punis : tu vas avoir droit à panpan-culcul ! ».
De mémoire d’habitants du château, on n’avait jamais vu tel spectacle ; pendant que leurs étalons batifolent gaiement dans la prairie jouxtant le château, assis sur un solide tabouret en bois, le Chevalier  à moustache inflige au Chevalier noir déculotté et allongé sur ses genoux, un sévère panpan-cucul dont il a le secret. Après cinq bonnes minutes de punition, le Chevalier noir se relève, en pleures, les fesses toute rouge et remonte son bas d’armure.

« Ouïe ! Ouïe ! Ouïe ! Tu n’y as pas été de mains mortes ! »

« ça t’apprendra à avoir une hygiène d’un autre temps, grand dégoûtant… Bien, tu étais venu me voir initialement pour quelle raison ? »

« N’en parlons plus, gentil Chevalier  à moustache, c’est du passé, oublié. J’étais fol. Allons, je t’invite en mon château pour fêter dignement notre rencontre ! »

« Youpiiiii ! Prenons mon étalon, quand il en aura fini avec le tien ! Soyons fous ! Libérons-nous ! Otons nos armures de métal et de cuir et partons, nus comme deux vermisseaux, cheveux au vent et ventre à terre, vers ta demeure qui, peut-être, un jour, sera nôtre…

Et pour la première fois, on vit les gardes et les soldats, penchés au-dessus des créneaux, pleurer à chaudes larmes. Soudain, dans un bel ensemble, ils lancèrent leur précieux mouchoir rose par-dessus le mur du château, en guise de souhait de bonheur, avant de tomber dans les bras des uns et des autres. Alors, que le couple de cavaliers nus, à cheval sur la monture du Chevalier à moustache, va bientôt disparaître dans la forêt, le Chevalier noir sursaute :

« Gentil Chevalier  à moustache, C’est terrible ! Il nous faut retourner de ce pas au château ! Dans l’exaltation, j’ai oublié ma grosse épée devant le pont-levis. Décidément, tu me fais perdre la tête ! ».

« Ce n’est pas grave, oublies-la et poursuivons notre route. Dans mon bel étui en cuir, j’en ai une autre dont je ne me sers pratiquement pas, si ce n’est pour les grandes occasions. Elle est plus dure, plus grosse et plus longue que la tienne. Eh bien, je te l’offre ! Elle est à toi ! ».

Emu aux larmes, le Chevalier noir se blotti contre son partenaire, l’enlace du bras droit, tout en passant sa main gauche sur la cuisse du Chevalier à moustache. Il susurre :

«  Oh oui, elle est comme tu l’as décrite, en effet, bien plus large et beaucoup plus dure que la mienne… Dis-moi, la tienne ne te gêne pas, posée ainsi sur ta cuisse gauche ? ».

« Ah non, Chevalier noir, elle est sur la droite… ».

 

Commentaires

moncler jacken le 25-01-2011 à 08:05:30


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