« Les oiseaux gazouillent, c’est l’été !
Les hirondelles sont de retour
Les chevaux galopent dans les prés
Une vie pleine de joie et d’amour ».
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs
Ici, le Centre de contrôle
Alerte optimale en zone bleue
Tout département et tout pôle
C’est un écrit ; pire ! Un poème !
Tagué en noir sur la façade !
Des rebelles ? Des bohêmes ?
Dénonciation ! Fusillade !
Très difficile à décoder
Gaz… ouille… tentative d’attentat ?
Une hirondelle… les policiers ?
C’est au moins du douzième degré
Nos équipes travaillent dure cette nuit
Pour trouver un sens, un message
A ces quatre lignes ennemies…
Que tous les poètes soient maudits !
Pourtant, nous sommes bien protégés
Caméras, pièges, espions, robots,
Nous contrôlons la liberté
Notre peuple comprend bien, pas sot…
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs
On me communique cette info :
Les bandits ne vivront pas vieux !
Démasqués, ils sont au cachot !
Notre cher Président déclare :
« L’Etat a rempli son devoir
Nous devons rester libres, mais stricts :
Travail, ordre, du matin au soir ! »
« Notre société en dépend !
Il faut sauvegarder nos valeurs
S’il le faut, prenons les devants
Liquidons les futurs fauteurs ! »
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs
Le Président a fait des vers !
Responsable, je suis rigoureux :
Qu’on l’arrête ! Je le veux sous terre !
De nouveau, l’ordre est rétabli
Vous pouvez reprendre votre travail
Mais, gens d’arme, que signifie ?
Retirez-moi ces menottes ! Aïe !
(autre voix)
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs
En tant que nouveau Chef du Centre de contr…
Petite ôde à Claude…
La page est tournée puisque malgré tout, il faut…
Le mage est parti puisque l’autre a pris sa faux
Quand sert la maladie rongeuse de poésie
L’Homme retrouve sa petite place en catimini
Sur les bords de la Garonne tu ne jazzeras plus
Sur les bords de la Seine tu ne raseras plus
Les cuivres des bistrots et ceux de ton big band
L’énergie volatile des vases communiquants
Nougaro-ci, Nougaro-là et quoi encore
jazz, java, magie, poésie, ne sont pas morts
trop de fumée, trop de nanas et trop d’alcool
la vie se boit et se déguste sans faux col
Donne le bonjour à Brassens, Brel, Léo et Piaf
N’oublie pas Barbara et Moulou… Ah ! Quel taf !
Cherche pas la castagne, même avec deux boules de cuir
Tu partirais direct en enfer, te faire cuire !
Ça serait dommage pour les anges qui s’ennuient
De n’pas pouvoir swinguer à fond toute la nuit
Ils y laisseraient des plumes que tu récupérerais
Pour écrire d’autres poèmes que tu nous enverrais
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