Félin câlin !
Dehors, les enfants crient. Ils courent.
Je les regarde jouer à « chat ».
Mais que de bruit ! J’aimerais être sourd…
Tout cela me hérisse le poil !
« Gâteau ! Gâteau ! ». Mais, on m’appelle !
De suite, je me lève sur mes pattes…
Du 4 heures, ce n’est que l’appel…
Leur façon de vivre m’épate !
Alors, je fais trois tours sur moi-même,
Pour retrouver ma place toute chaude
Etre au chaud, c’est ça que j’aime !
C’est ainsi que, souvent, je minaude
Dehors, un enfant me fait signe
C’est un Chinois « C’est ton année ! »
Rien compris ! Mais, je reste digne
Et prend le large sur mon Zodiac !
Qui peut vraiment me comprendre ?
Toujours pas cet idiot de Médor !
Entre ses crocs, il veut me prendre
Mais elle me protège : elle m’adore !
Elle, c’est Bastet, ma maîtresse.
Cette divine petite Egyptienne,
Gentille et belle comme une déesse,
M’adore… Moi aussi, je suis sienne !
Elle approche et je lui souris.
Je saute sur ses cuisses : silence…
Je ronronne, me lèche les babines…
Félin câlin, fais un câlin !
322° Nord
Elle marche trop vite, ses immenses yeux noirs errent
Elle longe l’interminable mur de briques rouges
Sous un ciel-enclume, noir charbon comme l’enfer
Lui là-bas s’en fout, le coq du clocher qui bouge !
Dans la rue, elle est seule, mais les rideaux frissonnent
Tapis derrière les fenêtres, ils épient, ils l’attendent
des dizaines de regards aveugles la scrutent, l’espionnent
discrètement dans l’obscurité, tous se demandent…
pas de famille, pas d’amis, pas le moindre indice !
pas de travail ? On ne sait vraiment rien de rien,
ce n’est vraiment pas normal, où cache-t-elle son vice ?
c’est pourtant simple, savoir seulement, ils aimeraient bien
elle ne lève toujours pas la tête, elle accélère
elle sait et sent tous ces spectateurs qui se pressent
à pas de chat, ils s’agglutinent dans d’étroites aires
Terrés dans leur abri, ils ne disent mot, comme à la messe
là ! elle a faillit tomber ! ah, quel dommage !
vite, quelqu’un serait sorti lui porter secours
la redressant, comme pour lui rendre hommage
et pour le privilège d’un fol espoir d’amour
Elle arrive au numéro trois cent vingt-deux
Elle ouvre sa porte puis la referme derrière elle.
Voilà tout pour aujourd’hui, c’est finit pour eux
L’un retourne dormir, l’autre reprend la sentinelle
Un chat noir traverse la rue, ignore les feuilles mortes
Mortes en automne, de nuit, au pays de l’ennui
Elles forment un long tapis, toutes en cohorte.
Le coq de l’église a perdu le Nord : parti !
l’imposteur
Tu la prends, la jettes
entre deux qu’on sonne,
navrant Homme de Lettres
au ton monotone
Vois elle ou vois lui ?
Joue-le donc aux dés !
Mots chargés d’ennui
pas vus, pas écrits
le Prix lit tes braires.
On te voit euros.
De grosses larmes perlent
dans ce pâle cerveau…
Tes nègres te blanchissent,
L’ascenseur vont prendre
Que tu t’enrichisses…
et puis qu’on te pende !
imposteur n’écrit
imposteur ne dit…
un posteur de plis
porteur de mépris
Tu parles comme tu mens
tu lévites bien bas
tu sens comme tu penses
pose tes mains à plat…
Imposteur d’écrit
au nom du Saint Esprit,
imposteur d’esprit
au nom du Saint Ecrit…
Et Dieu créa… Moi !
Je sais, nombre d’entre vous se questionnent sur Moi :
« sa créativité, cette finesse, sa puissance,
Son génie, ce physique sublime, jusqu’à ses doigts
Tout n’est que perfection et de divine essence
Quelles opérations a-t-il subi et combien ?
Et cet intellect… lui a-t-on, greffé des puces ? »
A toutes ces interrogations, je réponds : « rien !
Je ne suis que le fruit parfait de Dame nature ! »
J’aurais pu aussi ajouter : « greffé des puces ?
Pour que ça me démange ? ». Sidérant trait d’humour !
Mais où vais-je chercher tout ça, attendez… « aux Puces ! ».
Encore une réplique géniale, encore et toujours …
Dieu a été plus que généreux avec moi
Plus je vous observe, plus je le trouve exclusif !
Je me sens un peu fautif ; je t’ai spolié, toi,
Et toi aussi, qui me regarde contemplatif…
Qui puis-je ? Après tout, je ne suis qu’un simple Homme
L’expression peut-être d’une certaine exemplarité
Tant physique qu’intellectuelle, certes, comme…
Certains d’entre vous, bonnes gens, l’ont déjà rêvé !
J’ai entendu dire « quel frimeur ! Quel mégalo ! »
Leur petite tête est gonflée à l’hélium ou quoi ?
Ils expulsent une p’tite sécrétion de leur cerveau,
C’est tout ! Je ne vais pas en faire un plat !
La qualité de mon esprit et de mon corps
Arrive encore à m’épater, à m’étonner !
A mon âge, pas une ride, Dorian Gray sans effort !
Je sens que ça va éternellement duré…
Un de mes nombreux admirateurs, m’a lancé :
« Ah ! L’imbécile ! ». J’ai répondu : « Enchanté !
Moi, c’est Jean Eros ! ». Tout le monde s’est bien marré…
Mais pourquoi se moquer de ce « Alain » ? Tarés…
Rien ! Ne rien vouloir !
Ne rien demander
Jamais quémander
contempler, s’asseoir…
laisser filer le temps
Contempler l’enfant
Cet homme à aider
Cette femme à lover
Le monde à aimer
Ecouter le vent
Sentir ce bouquet…
De sérénité !
Regarder en soi
Pour mieux voir dehors
Se mettre en émoi
Sans faire un effort
Se poser par là
Peu importe l’âge
Rien d’autre que ça
Et devenir sage
Rien ! Ne rien vouloir !
Oublier son Moi
Et garder l’espoir
De fleurir en soi
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