Il était une fois, un très grand et beau château
Super chouette, avec pont-levis, créneaux et tours
Au sommet, flotte un drapeau aux emblèmes royaux
Roi et Reine vivent ici, dans le parfait amour
Le couple royal est aujourd’hui très âgé.
Leur succession ne devrait pas être un problème,
mais leur enfant en est un… Princesse Aglaë !
n’importe qui, n’importe quoi : elle veut qu’on l’aime !
Quarante ans, pucelle, habillée comme un bonbon,
sa bêtise n’a d’égal que sa légendaire laideur.
Enfermée dans sa chambrette en haut du donjon
Elle attend, en chantant, le Prince libérateur…
La nuit commence à envelopper le château
Une silhouette se présente au pied du donjon
Qui est ce cavalier ? Un seigneur ? Lancelot ?
C’est Prince Julot, affalé sur son étalon !
Prince Julot, c’est un mètre vingt pour cent kilos.
Myope comme une taupe, il est en quête perpétuelle,
non pas du Saint Graal ou d’autres objets vrais ou faux,
seulement de celle qui voudra l’épouser tel quel.
Le bougre entend la recluse… myope, certes, mais pas sourd !
« Qui chante ainsi ? » La Princesse se jette à la fenêtre
« Mon Prince ! Tu es venu me délivrer ! Amour ! »
Julot répond : « ma mie ! Ici, prend fin ma quête ! ».
Badaboum ! « Qu’est-ce donc ? » s’inquiète Princesse Aglaë !
C’est le Prince qui, de son fier cheval, a chuté,
puis, a roulé très vite pour venir s’éclater
au pied du donjon, les idées éparpillées.
il se relève, son armure est toute cabossée :
« n’ayez crainte, ma Princesse, je n’ai rien de cassé ! »
« Faites silence, qu’on ne nous surprenne, mon Prince aimé !
Ce serait trop bête ! J’attends depuis quarante années… ».
Bras tendus, Prince Julot avance à l’aveuglette…
Dans un grand bruit de ferraille, il se heurte au mur.
« Qu’est-ce encore que tout ce bruit ? » s’inquiète la jeunette
Dans la nuit noire, elle ne peut rien distinguer, sûr !
Au pied du donjon, elle aperçoit une silhouette,
comme une petite étoile noire écrasée au sol.
C’est Prince Julot qui reprend ses esprits en miette :
« Ce n’est rien, Princesse ! Je goûtais un peu d’herbe folle ! ».
Il se relève rapidement, sans difficulté.
Normal, son armure gît en morceaux par terre…
L’infortuné est en caleçon, mais casqué :
« Hou, hou ! Hou, hou ! » lance-t-il, presque nu, mais fier !
Julot lève la tête. Il distingue une lueur.
Pour lui, la chambrette n’est pas à plus de deux mètres.
En fait, elle est à plus de vingt mètres de hauteur
Qu’importe ! Confiante, la Princesse a trouvé son Maître.
« Je suis venu te délivrer ! Vas-y ! Saute ! »
La Princesse enjambe la fenêtre : «Grand fou ! J’arriiiiiiiive ! »
Vingt mètre plus bas… Boum ! Un sacré saut !
Le trou ? Profond de deux mètres ! Peu de chance qu’elle survive…
« Alors, te décides-tu ? Vas-tu enfin sauter ? »
Julot n’a rien vu, ni entendu ; serait-il sourd ?
Prince Julot, nez en l’air, bras tendus, concentré,
guette toujours son cadeau qui, du ciel, va tomber…
Quelques minutes plus tard, il renonce, dépité.
Il baisse la tête, les bras et absolument tout…
Très lentement, il se dirige vers son destrier,
en contournant une forme fumante, comme un trou…
Dans la confusion, Prince Julot monte à l’envers
Il attrape la queue de sa monture d’un revers !
Habitué aux frasques de son propriétaire,
le pauvre cheval s’éloigne en marche arrière.
« Ingrate ! Tu ne dis mot, ne me réponds même pas ! »
dit Prince Julot en s’éloignant « Soit, j’ai compris !
Je suis débouté… Ma quête je reprends, voilà ! »
Et Prince Julot quitte le château, fort mari.
Le temps est passé. Au pied du donjon, des orties
prolifèrent étonnamment sur quelques mètres…
et parfois, au lointain, on entend un bruit sourd :
la légende dit que c’est un prince toujours en quête…
Commentaires
bonjour treszbeau ecrit nous perso ont aimes bien amitiè et bienvenue sur vefblog